Article publié dans Le Matin
L'eurodéputé socialiste français, Gilles Pargneaux, a interpellé la Commission européenne au sujet des violations graves des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf en Algérie et des dérives intolérables des dirigeants du «polisario».
De plus en plus d'exactions sont commises par des responsables du front du polisario en toute impunité à l'encontre des populations des camps de Tindouf, souligne le parlementaire européen dans une question écrite à l'adresse de la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton. Pour preuve, ajoute l'eurodéputé, la chaîne de télévision «Laâyoune-TV» a diffusé le témoignage d'une femme sahraouie qui a révélé à visage couvert le viol qu'elle a subi dans un camp de réfugiés par l'ex-ministre de la Justice du «polisario».
Face à ces dérives intolérables, quelles mesures concrètes compte prendre la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité pour mettre un terme définitif à ces violations graves des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf ?, s'interroge Pargneaux.
La Commission européenne ne devrait-elle pas envisager que l'aide humanitaire soit distribuée directement aux familles sahraouies nécessiteuses et non plus aux autorités corrompues du polisario qui en disposent à leur guise, se demande encore l'eurodéputé. Pargneaux avait demandé en février dernier à Ashton Ashton si elle compte mener une enquête sur l'assassinat par l'armée algérienne de deux commerçants sahraouis à la frontière entre l'Algérie et la Mauritanie.
Suite aux enquêtes de l'Office européen de la lutte antifraude (OLAF) qui ont démontré des fraudes dans l'attribution de l'aide européenne destinée aux populations des camps de Tindouf, l'eurodéputé avait également interrogé la Commission européenne sur les dispositions qu'elle prend pour s'assurer que cette aide parvienne bien à ses bénéficiaires.
Tout le monde sait que quelque chose d'anormal se passe dans les camps de Tindouf. Tout le monde, c'est à dire les ONG les plus influentes, les pays démocratiques, Europe, USA, l'Union africaine mais personne ne bouge. Depuis la seconde guerre mondiale, c'est la première fois que des camps d'une telle ampleur et d'une telle opacité ne cessent d'interroger nos consciences sans que personne n'ose dire stop. L'Algérie est la première responsable, puisque c'est sur son sol que se situent ces camps et qu'elle refuse de les ouvrir au recensement, aux ONG, au HCR ... L'Algérie transmet son vieux complexe coloniale aux puissances démocratiques. On n'ose alors rien lui dire, rien à lui reprocher, rien à lui imposer. D'autres pays n'auraient pas bénéficier de tant d'indulgences.
Rédigé par : Abderrahim | jeudi 03 avril 2014 à 15:38