Suite au scandale de la viande de cheval, nous avions demandé à la Commission européenne d’accélérer la révision du Règlement sur l’information des consommateurs pour rendre obligatoire la mention de l’origine de la viande utilisée comme ingrédients dans les plats préparés.
En réaction, la Commission européenne n’a fait que présenter un rapport sur « la pertinence d’étendre l’étiquetage obligatoire aux plats préparés à base de viande mis sur le marché européen ».
En somme : aucune proposition de législation concrète n’est faite.
Je suis consterné par le manque d’ambition de la Commission européenne. Elle ignore complètement les consommateurs européens qui plébiscitent à 90% le marquage d’origine des viandes en tant qu’ingrédients.
Dans son rapport, la Commission européenne propose trois scénarios :
1) maintenir l’indication de l'origine sur une base volontaire (ne rien changer)
2) introduire l’obligation d’indiquer sur l’étiquetage que l'origine est a) UE/non UE ou b) UE/un pays tiers spécifique
3) introduire l’obligation d’indiquer spécifiquement sur l’étiquetage l'État membre ou le pays tiers d’origine.
Toujours aussi frileuse, la Commission se garde bien de trancher. Elle se montre réservée sur l’étiquetage obligatoire, le jugeant coûteux pour l’industrie et le consommateur. Elle chiffre des surcoûts pouvant grimper jusqu’à 25% pour le scénario 2 et de 15 -20% à 50% pour le scénario 3, en raison notamment de « l’adaptation des pratiques d’approvisionnement » et des « systèmes de traçabilité ».
Ces chiffres sont exagérés et sont utilisés par la Commission européenne pour justifier son approche.
Le système de traçabilité obligatoire pour la viande de bœuf fraiche fonctionne et peut facilement être étendu à la viande de bœuf dans les plats préparés.
De plus, le système volontaire privilégié par la Commission en matière d’étiquetage des plats préparés est un échec.
Selon une récente enquête UFC-Que choisir (9/12/2013), aujourd’hui l’origine de la viande n’est mentionnée que sur 48% des produits surgelés, 29% des produits en conserve, 21% des produits en barquette et 17% des sauces en bocal verre.
En publiant ce rapport, la Commission ne fait que renvoyer la balle au Conseil des Ministres et au Parlement européen pour que nous arbitrions sur la nécessité d’une nouvelle législation en la matière.
Afin d’exercer une pression supplémentaire sur la Commission, j’interrogerai le Commissaire européen à la Santé, Tonio Borg, sur le futur législatif de cette question lors d’un prochain débat en séance plénière. Une question orale vient en effet d’être adoptée en commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire pour permettre une discussion ouverte à l’ensemble des Députés européens.
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