Le Parlement européen a auditionné le 5 février 2014 Evangélos Venizelos, représentant de Catherine Ashton, Haute Représentante aux Affaires Etrangères de l’Union européenne sur le cas de la Centrafrique. Gilles PARGNEAUX a participé à ce débat à Strasbourg.
En une semaine, c'est encore 75 personnes qui ont été tuées et depuis le début du conflit ce sont des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés que l'on comptabilise en Centrafrique...
Je salue donc une nouvelle fois le courage politique du Président de la République François Hollande tout comme le courage des militaires français qui ont évités un génocide pourtant annoncé.
La vraie question aujourd’hui pour nous européens est la suivante : L'Union européenne est-elle à la hauteur dans la situation que nous connaissons aujourd'hui?
Force est de constater que le Conseil européen a approuvé la première action militaire européenne depuis plus de 6 ans. Cependant, seuls 6 pays sur les 28 États membres sont aujourd'hui enclins à fournir une assistance en termes d'hommes, celle dont les centrafricains ont le plus urgemment besoin. À terme c'est 10 000 hommes qui sont nécessaire pour apporter la sécurité à ce pays, or, même avec la promesse de 500 hommes supplémentaires, les forces françaises, européennes et africaines sont environ 6000 aujourd’hui.
Une nouvelle fois, la lenteur de l’action européenne rappelle le manque de prise de conscience de l'urgence sécuritaire en Centrafrique de la part des européens. Tous les Etats membres doivent contribuer à cette mission, y compris financièrement. Ce qui est en cause c’est les valeurs de l’Europe et son rôle dans la construction de la paix à l’échelle mondiale. - L'Europe doit faire de son retour militaire un succès, elle ne peut donc pas être dans la demi-mesure!
En plus de la sécurité, il faut désormais gagner la paix. Je tiens à féliciter l'effort financier de l'Union européenne qui a débloqué presque 200 millions d'euros pour soutenir les missions de l'ONU et le processus de transition politique au Centrafrique. La paix se gagnera par le développement de l'Etat de droit et des services publics minimum. Assurer la sécurité et renforcer le processus politique en Centrafrique sont les deux défis qui se présentent aujourd'hui devant l'Union européenne.
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