Depuis 2009, j'alerte la Commission européenne sur les dangers du Bisphénol A (BPA), composé chimique utilisé dans la fabrication de plastiques en polycarbonate, dont les produits en contact avec les aliments tels que les bouteilles réutilisables, les biberons, les cannettes et les boîtes de conserve.
Ce produit est en effet soupçonné d'augmenter les risques de puberté précoce chez les filles, de cancer de la prostate ou de sein et d'anomalies de reproduction.
J’appelle à l'interdiction de perturbateur endocrinien dans tous les produits de consommation et pas uniquement dans les biberons.
En mai 2012, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a annoncé la mise en œuvre d'une réévaluation complète des risques liés au bisphénol A. Cette nouvelle évaluation porte essentiellement sur l'exposition des groupes vulnérables et sur les effets néfastes du bisphénol A à faible dose.
L'ensemble des données et études scientifiques publiées depuis 2006 est actuellement analysée par le groupe scientifique de l'EFSA, tout comme les nouveaux résultats sur les effets à faible dose et sur l'exposition alimentaire et non alimentaire au BPA.
Les résultats de cette réévaluation sont attendus pour mi-2014.
Sur la base de premières conclusions, l’EFSA vient de proposer la réduction de 90% de la dose journalière tolérable pour le bisphénol A. L’Agence reconnait enfin que l’exposition à ce produit peut entraîner des effets indésirables sur le foie, la glande mammaire et les reins.
Cette proposition de réduction est un premier pas dans la bonne direction.
Cependant, je doute une fois de plus de la partialité des choix de l’EFSA dans son passage en revue de la littérature scientifique.
L’Agence continue de s’appuyer sur les deux mêmes études que dans son précédent rapport. Ces dernières datant de 2002 et 2008 ont été faites par la même auteure, travaillant dans un laboratoire dépendant de l’industrie chimique. À plusieurs reprises, ces études ont fait l’objet de critiques publiées dans la presse scientifique mettant en évidence le caractère frauduleux de leur conception.
Nous devons à présenter attendre le printemps pour déterminer si ces soupçons de conflits d’intérêts sont avérés. J’espère que non…
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