Vendredi 14 décembre 2013 dernier, j'ai participé à un débat à l'IEP de Lille avec Jean-Paul GAUZES, député européen UMP, sur la question de la gouvernance économique. Nous étions invités à nous prononcer sur le potentiel que peut représenter un renforcement de l'intégration économique face à la crise politique et démocratique rencontrée actuellement par l'Union européenne. L’argument d’un renforcement de l’intégration politique est souvent avancé comme réponse à la crise économique et des dettes souveraines que traverse l’Europe aujourd’hui. Cependant, tout au long de l’histoire de la construction européenne, c’est bien l’intégration économique, certes parce que l’idée d’une Europe politique a avorté avec l’échec de la Coopération Politique Européenne et de la Communauté Européenne de Défense dans les années 1950, qui a constitué un moteur pour l’intégration européenne.
Mais aujourd’hui que nous avons une monnaie unique qui est l’aboutissement d’un processus d’intégration économique relancé en 1985 et qui a encore accentué notre interdépendance, pouvons-nous encore dire que la solution à la crise politique et démocratique européenne actuelle soit encore de nouvelles mesures qui poussent encore plus loin l’interdépendance économique?
Il faudrait déjà qu’on puisse s’accorder entre partenaires européens sur les orientations économiques à adopter et sur la méthode. Et c’est là que la crise financière de 2008 a révélé qu’on était à la fois mal équipé pour y faire face et surtout que les recettes économiques choisies par la droite européenne n’ont pas permis de la résoudre efficacement.
Cependant, face à la crise financière de 2008, les réponses des chefs d'Etats et de gouvernements ont été très imparfaites. Ils ont fait trop peu, trop tard. Dès les prémices de la crise en Grèce, le couple franco-allemand autour de Nicolas SARKOZY et d’Angela MERKEL a favorisé un face-à-face qui n’a pas permis d’apporter les réponses adaptées à une crise de cette ampleur.
Pendant deux ans, entre 2010 et 2012, les sommets européens de la dernière chance se sont multipliés sans que les marchés ne soient véritablement rassurés.
En 2010, le Conseil européen se réunit 6 fois , en 2011 il se réunit 7 fois et en 2012, il se réunit encore 6 fois. A chaque fois, ces sommets européens étaient suivis par une réunion des chefs d’Etats et de gouvernements de la zone euro.
Mais finalement ce ne sont pas les décisions en faveur de l’austérité prises lors de ces sommets qui ont convaincu les marchés ! Mais c'est l’intervention décisive de la Banque Centrale Européenne en juillet et septembre 2012: tout d’abord, Mario DRAGHI déclare en juillet 2012 que « dans les limites de son mandat, la BCE est prête à faire tout le nécessaire pour préserver l’euro ». Ceci est suivi des faits à la rentrée de 2012, lorsqu’il annonce le 6 septembre la création des Transactions Monétaires Directes (Outright Monetary Transactions dits OMT). La BCE se dit ainsi prête à acheter sur le marché secondaire des dettes souveraines pour des montants illimités. C’est ce qui calmera véritablement les marchés.
Le bilan de l’activisme de Nicolas SARKOZY et d’Angela MERKEL entre 2010 et 2012 est donc très maigre : il est surtout marqué par la généralisation des mesures d’austérité qui n’ont ni rassuré les marchés, ni réglé la crise, mais plutôt accentué le chômage.
De plus, avec la crise, les décisions des Chefs d’Etats et de gouvernement européens ont amené une révision radicale du système européen de gouvernance : la plupart des initiatives se sont faites hors du cadre juridique communautaire normal. Ainsi, le Traité sur la Stabilité et la Coordination Economique (TSCG) est un traité essentiellement intergouvernemental.
Aujourd’hui, on peut dire qu’on assiste en Europe à une modeste reprise économique depuis l’été 2013 avec au second semestre 2013 une croissance supérieure de 0,5 % à celle enregistrée au second semestre 2012 dans l'UE. À l’avenir, la croissance devrait progressivement atteindre, selon les estimations de la Commission européenne, 1,4 % dans l’UE et 1,1 % dans la zone euro en 2014 (1,9 % et 1,7 % respectivement en 2015).
Parallèlement à cette légère reprise économique, la menace existentielle qui pesait sur l’euro est finie. La zone euro va même s’élargir à 18 membres avec la Lettonie, en janvier 2014.
Cependant, l’héritage de la crise économique est un bilan humain et social lourd. Il y a eu 8 millions de nouveaux chômeurs en Europe en raison de la crise. La décennie perdue est ainsi devant nous.
Si de nouvelles mesures en matière d’intégration économique doivent être prises au niveau européen, elles doivent surtout s’attaquer à la croissance économique et à la lutte contre le chômage notamment des jeunes au niveau européen. Ce sera la seule manière pour l’Europe de réellement retrouver une légitimité après avoir été systématiquement associée à l’austérité et à une démarche quasiment punitive à l’égard des pays en situation de déficit public.
Depuis l’arrivée de François HOLLANDE, nous sommes sortis du directoire franco-allemand pour retrouver un équilibre institutionnel qui a permis de mettre la question de la croissance à l’agenda européen avec le pacte de croissance européen de 120 milliards d’euros négocié au Sommet de juin 2012. Depuis son élection, nous avons un vrai changement de paradigme en Europe.
Sur la question de l’emploi, nous avons également un changement salutaire d’approche. Angela MERKEL a ainsi organisé la première conférence sur l’emploi des jeunes à Berlin, le 3 juillet 2013. Les dirigeants européens ont ainsi décidé à cette occasion de venir au secours des quelque 6 millions de jeunes européens au chômage et de débloquer une enveloppe de 6 milliards d’euros en faveur des régions les plus frappées.
S'il y a plus d'intégration économique, elle devra ainsi passer par un activisme européen sur les questions d'emploi.
Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par "intégration économique" ?
Vingt ans après le traité de Maastricht, je ne vois pas toujours pas les énergies qui permettraient de créer de véritables géants industriels. Pour moi "intégration économique" signifie, par exemple, la création ou la fusion d'une grande entreprise de l'automobile européenne, avec une politique salariale et commerciale encrées dans les territoires. On en est loin! Renault est le premier concurrent de Volkswagen, pas de géant des Telecom, etc. La seule grande entreprise européenne à mes yeux, EADS, va très mal (suppression de 1000 postes).
Sur le plan institutionnel, la situation n'est guère meilleure (le budget de la recherche est en baisse, ERASMUS a de gros problèmes de financement, etc).
Sans oublier le marasme grec. Si vous ne pouvez rien proposer de mieux à ce peuple, cela ne donne pas très envie d'être européen. Ce pays n'a plus aujourd'hui aucun service public: plus d'hôpital, plus d'école, plus de culture, plus de médias. C'est un pays mort au nom de la compétitivité !
Je termine par le plus important: Maastricht est passé par referendum à 51%; peu de temps après la mise en place de l'euro, un nouveau referendum a clairement dit non à cette Europe... C'était il y a huit ans, peut-être serait-il temps de se poser les bonnes questions Monsieur Pargneaux.
Rédigé par : Henriot | jeudi 19 décembre 2013 à 10:12
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