La crise de l'agroalimentaire en Bretagne a jeté une lumière crue sur le détachement des travailleurs en Europe. Cette politique d'abord pensée pour assurer un haut niveau de protection aux travailleurs de l'Union européenne à 15 et récemment devenu le symbole d'une Europe élargie où le dumping social est le fléau le plus puissant du rêve européen.
La Commission européenne tarde à proposer une nouvelle directive européenne afin de solutionner ce problème qui dresse les citoyens européens les uns contre les autres au lieu de les réunir. Face à ce manque d'action, j'ai souhaité interroger l'exécutif européen sur sa gestion du détachement des travailleurs en Europe.
Dans une question écrite j'ai ainsi invité la Commission à renforcer sa surveillance et à vérifier l'effectivité des périodes pendant lesquelles sont engagés les travailleurs détachés, travailleurs qui, par définition, ne devraient travailler que de façon temporaire dans un autre État membre. Or, on constate la multiplication de ces travailleurs en Europe, notamment dans le secteur du BTP et de l'agroalimentaire et ce, pour des laps de temps de plus en plus long...
C'est bien le recours permanent à des travailleurs détachés qui occasionne ce dumping social inadmissible, torpille nos modèles sociaux et réduit à l'état d'esclaves des temps modernes les travailleurs venus d'Europe de l'Est. Pour l'exemple, dans les usines agroalimentaires allemandes, des travailleurs de l'Est peuvent être payés entre 3 et 7 euros de l'heure... On est loin des niveaux français de ce secteur qui sont de l'ordre de 16 euros de l'heure et on comprend mieux pourquoi l'Allemagne a pu augmenter ses exportations de porcs de 550% ces dix dernières années quand la France se cantonnait à un faible 20% d'augmentation...
J'attends désormais la réponse de la Commission européenne. Des solutions ambitieuses sont nécessaires pour lutter contre le dumping social : la mise en place d'un salaire minimum européen est la première et la plus urgente à réaliser.
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