Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le gaz de schiste pourrait fournir jusqu'à 30 % de l'énergie mondiale d'ici 2025. A titre d'exemple, on évoque sa part de marché qui est passée de 1,4 % à 17 % du gaz naturel commercialisé aux Etats-Unis entre 2000 et 2011.
Cependant, comme vous le savez, de nombreuses inquiétudes se font jour concernant les risques écologiques de l'extraction de cette ressource.
Les chiffres mentionnés par l'agence sont certes séduisants mais doivent être plus que nuancés au regard des études sur les conséquences néfastes pour l'environnement de l'extraction de ce gaz non conventionnel.
En septembre 2012, la Commission européenne a notamment publié deux études spécifiques sur l'impact climatique potentiel de production de gaz de schiste et les risques potentiels relatifs à l'exploitation et à la fracturation hydraulique que les gaz de schiste pourraient présenter pour la santé humaine et l'environnement.
Les conclusions sont sans appel. Ces études évoquent la plus grande empreinte écologique de l'extraction du gaz de schiste par rapport à celle du gaz conventionnel et pointe les risques de contamination des sols et eaux souterraines liés à son exploitation, qui nécessite l'utilisation de produits chimiques.
L'extraction du gaz de schiste par fracturation hydraulique entraîne: une volumétrie d'eau beaucoup trop élevée (quantité d'eau annuelle d'une ville de plus de 5 millions d'habitants), une contamination des nappes phréatiques et un rejet des composés chimiques cancérigènes nécessaires à la fracturation (500 à 700 produits chimiques).
Ce constat criant ne peut qu'encourager l'Union européenne à la prudence sur cette question. C'est pourquoi, j'ai soutenu aujourd'hui un amendement visant à demander aux Etats-membres un moratoire sur les autorisations d'exploration et d'exploitation de gaz de schiste sur la base du principe de précaution lors du vote du Rapport Boguslaw Sonik en séance plénière. Malheureusement, cet amendement a été rejeté lors du vote (391 voix contre et 262 pour).
Tant qu'il n'y aura pas de nouvelle technique d'extraction du gaz de schiste, nous ne pourrons autoriser l'exploration et l'exploitation de cette ressource.
Ce débat est loin d'être clos. Le vote du rapport Sonik sur l’incidence sur l’environnement des activités d’extraction de gaz et huile de schiste nous a permis d'évoquer explicitement le sujet.
Nous serons sans aucun doute amener à revenir sur cette question en commission environnement.
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