Cette mission a été commandée en réaction notamment aux déclarations du groupe Bouygues Construction, qui a émis des réserves sur ses capacités de financement dans le cadre d'un potentiel partenariat public privé. Cette étude doit donc permettre d'analyser la capacité des candidats à réunir les financements privés nécessaires à la réalisation de l'opération dont les coûts ont largement été sous évalués par le précédent gouvernement. A l'inverse de ce que prétendent certains, il ne s'agit pas d'un acte d'abandon du projet mais d'une démarche de prudence dans un contexte marqué par le déficit des finances publiques.
Il est nécessaire de se rappeler que ce projet de liaison Seine-Escaut est de dimension européenne puisqu'il est l'objet d'un partenariat avec la Belgique et qu'il a été retenu parmi les 92 projets d'infrastructures prioritaires co-financés par la Commission européenne au titre des réseaux transeuropéens de transports (RTE-T) pour la période 2007-2013. Le niveau des financements européens programmés à hauteur de 420 millions d'euros sur les 4 milliards nécessaires confirment que la concrétisation de ce projet est attendue également au niveau européen. Cependant, les projets retenus dans le cadre des RTE-T devaient voir le jour en 2013, date de la fin de la période de programmation. Face à de potentiels nouveaux délais liés notamment aux capacités de financement des acteurs privés, nous devons donc faire en sorte que des financements européens soient envisagés au titre de la période 2014-2020 dans le cadre notamment du mécanisme européen pour l'interconnexion en Europe.
A quelques jours de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre prochains, il est donc nécessaire de réitérer le rôle structurant du projet de canal Seine Nord dont la contribution à la réduction des émissions de carbone à l'horizon 2050 est estimée à 570 000 tonnes. Son rôle dans la création d'activités estimées à court terme à 4 000 emplois pour le secteur de la construction et à long terme à environ 40 000 emplois dans les activités fluviales connexes en fait également un grand projet économique, en particulier pour notre région. Je ne doute pas que le gouvernement reconnaîtra au canal Seine Nord une contribution majeure en matière de développement économique et environnemental.