Le blog de Gilles Pargneaux

L'Europe s'attaque au chômage des jeunes !

L’Europe a enfin pris une décision quant aux 82 milliards d’Euros de fonds structurels encore non alloués. En effet, deux ans avant la fin de la période de programmation, 70 % du FSE et 78 % du FEDER et du fonds de cohésion ont été versés ou sont juridiquement engagés.

 Le 30 janvier 2012, lors du sommet informel du Conseil européen, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avait annoncé que ces fonds serviront à favoriser la croissance économique et la création d’emplois au travers de la lutte contre le chômage des jeunes européens en soutenant les projets relatifs à la formation professionnelle.

Il y a en Europe 23.8 millions de chômeurs, dont 5.5 millions ont moins de 25 ans. Pour la France cela représente quasiment un jeune sur quatre qui se retrouve demandeur d’emploi. La France pourra utiliser les 4.2 milliards d’Euros de crédits européens non consommés pour lutter contre ce fléau si elle décide de faire évoluer les programmes opérationnels qui définissent le cadre d'intervention des fonds européens en région.

Je suis cependant révolté car la France est le pays d’Europe qui a le taux d’inutilisation des crédits européens FEDER et FSE le plus élevé. Cette situation est scandaleuse! Il y a, à l’évidence, un sérieux problème dans la manière dont la France organise les procédures de cofinancement de certains projets européens. Comme c’est une compétence des Etats membres, il ne s’agit donc pas de blâmer la Commission européenne qui regrette également, amèrement, que certains Etats soient incapables de mettre en place une architecture assez souple pour consommer tous les crédits. 

Je porterai donc une attention particulière à la manière dont vont être utilisés ces fonds dans ma circonscription. Je viens d'écrire au SGAR et à la région Nord Pas-de-Calais pour que nous puissions saisir l'opportunité que représentent ces financements et surtout pour faire évoluer le programme opérationnel. Malgré la complexité de certains dossiers, notamment liés au FSE, les associations qui travaillent sur l'insertion doivent développer des projets allant dans le sens des recommandations de la Commission européenne. J'en appelle à toutes les structures d'aides au montage de projets européens à se mobiliser pour aider les associations et structures d'insertion à se saisir de ces financements disponibles!

Participez au dialogue européen sur les restructurations d'entreprises

La Commission européenne a publié un livre vert qui aborde les questions des restructurations d'entreprises et leurs conséquences sociales. Les livres verts sont des outils qui servent à recueillir un certain nombre d'idées venant de la société civile afin de lancer un débat sur un thème qui n'est pas encore couvert efficacement par les politiques publiques européennes. Son objectif final est d'identifier des nouvelles pistes d'actions, notamment sur le plan législatif, et de favoriser l'échange de bonnes pratiques dans ce domaine.

Dans le contexte de crise économique où nous nous trouvons, le terme de restructuration d'entreprises suscite des inquiétudes légitimes chez de nombreux citoyens européens. Ces restructurations sont pourtant à la fois synonymes de pertes d'emplois et de changements compétitifs. C'est pourquoi, il faut gérer plus efficacement ces restructurations, les anticiper, afin de profiter des gains de compétitivité qu'elles procurent tout en évitant des conséquences sociales souvent désastreuses pour les travailleurs.

A un moment où l'économie mondiale est en pleine mutation, où les pays émergents concurrencent nos industries et où la compétitivité devient un des dogmes de notre société, nos entreprises doivent être capables de s'adapter à la mondialisation plus efficacement et plus rapidement. Par conséquent, la Commission européenne souhaite encourager l'adaptation permanente des entreprises à un contexte économique en mutation rapide, tout en visant un niveau d'emploi et de protection sociale élevé.

Vous trouverez ci-dessous le lien permettant d'accéder à ce livre vert. A travers plusieurs questions vous pourrez partager vos idées de bonnes pratiques et de politiques efficaces afin d'alimenter les futures actions de la Commission européenne. Tous les travailleurs européens et toutes les entreprises ont intérêt à ce que l'anticipation prenne le pas sur la réaction dans ce domaine. Nous avons là une occasion d'agir sur un des problèmes majeurs de notre société et de son économie en crise.

Livre vert de la Commission. Restructurations et anticipation du changement : quelles leçons tirer de l'expérience récente?

Ma réaction sur les propos homophobes de Christian Vanneste

En réaction aux propos homophobes du Député UMP Christian Vanneste, j'ai répondu aux questions de la châine WEO. Je vous invite à écouter mon intervention en cliquant sur la vidéo suivante (à la 2ème minute):

 

Deux ans de sursis pour le PEAD: le combat continue!

Après dix mois de négociations et de batailles juridiques, nous avons entériné, hier l'accord conclu entre les Etats membres en novembre 2011 au sujet de l'avenir du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD). Ce programme est donc officiellement reconduit pour 2012 et 2013. Ces deux ans de sursis ne constituent pas une solution à long terme!

Créé en 1987, le programme européen d'aide alimentaire (PEAD) permet d'acheminer les excédents agricoles vers les organisations caritatives d'aide aux plus pauvres. Ce programme approvisionne, en France, les banques alimentaires, les Restos du Cœur, le Secours Populaire et la Croix Rouge.

Mais ces excédents ont fondu au fil des ans, à la suite de la libéralisation de la PAC. Pour compenser, la Commission européenne finance désormais l'achat de nourriture sur le marché, à hauteur d'environ 500 millions d'euros par an.

Six pays (l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas et la République tchèque) contestent ce financement, qu'ils souhaitent limiter à la valeur réelle des stocks agricoles, soit un peu plus de 100 millions d'euros. Dans ces Etats membres,  ces politiques sociales relèvent des compétences nationales.   

En avril 2011, ces Etats ont obtenu gain de cause devant la Cour européenne de Justice. A la suite de la décision de la CJUE, la Commission européenne a annoncé son obligation de réduire le budget de 500 à 115 millions d'euros.

Face à cet arrêt, un certain nombre de gouvernements, soutenus par la Commission européenne, ont tout mis en œuvre pour convaincre le groupe des six de revenir sur leur position.

En novembre dernier, un compromis permettant le maintien du programme pendant deux ans a été conclu à condition que le programme s'arrête définitivement à la fin de l'année 2013.  

Pour nous, députés européens, ce compromis n'est pas tolérable. Si nous avons validé le texte permettant de poursuivre le PEAD pour deux années supplémentaires, nous sommes fermement opposés à sa suppression à partir de 2014.

Une solution pérenne doit être rapidement trouvée! Le Parlement européen doit rester mobiliser sur cette question.

Pour rappel, la Commission européenne estime que 43 millions de personnes sont au bord de la pauvreté alimentaire. Actuellement, plus de 18 millions reçoivent une aide alimentaire en Europe.