La fin de l'épidémie n'est pas pour tout de suite. Mais il est désormais possible de l'entrevoir. C'est, en substance, les conclusions du rapport que publient conjointement l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Unicef et l'Onusida, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida ce jeudi. Où il est principalement question de "progrès extraordinaires", néanmoins atténués par une baisse des programmes de financement...
L'année 2011 a été marquée par un nouvel élan politique et des avancées scientifiques importantes, qui permettent de concrètement fixer à l'horizon 2015 la fin de l'épidémie.
L'onusida chiffre à 34 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH aujourd'hui, à 50% le taux de séropositifs ayant désormais accès à un traitement, et à 700 000 le nombre de personnes sauvées en 2010.
Ajoutez à cela les 2,7 millions de nouvelles infections déclarées dans le même temps, qui représentent le niveau le plus bas depuis 1997, et les 61 % des femmes enceintes en Afrique de l'est et en Afrique australe qui bénéficient désormais d'un dépistage et de conseils (elles n'étaient que 14 % en 2005).
Cependant, le rapport note que la crise économique de 2008 et les menaces actuelles de récession ont entraîné une baisse des financements nationaux et internationaux consacrés à la lutte contre le sida. Ces derniers sont passés de 15,9 milliards de dollars en 2009 à 15 milliards en 2010, deux sommes de toute façon bien en dessous des 22 à 24 milliards de dollars nécessaires en 2015 pour une riposte mondiale au VIH qui soit globale et efficace.
Contrairement à l’idée reçue qui veut que le virus soit désormais en recul en Europe, 27 000 personnes ont été diagnostiquées comme étant porteuses du VIH en 2010 dans l’Union européenne. Un chiffre inquiétant qui, loin de diminuer, est en augmentation de 4% par rapport à 2009. Le virus progresse donc toujours sur le Vieux Continent, même si l’attention des médias et du grand public semble s’être quelque peu détournée de la question. Un relâchement sans doute lié au fait que le nombre de cas de maladie déclarée continue lui de chuter.
Les disparités subsistent dans le développement de la maladie.
Ainsi, l’Afrique est toujours le continent le plus touché par la maladie. En Afrique du Sud, près de 20% de la population est séropositive.
Malgré ces disparités mondiales et un virus qui continue, tout de même, à se répandre, les organisations internationales ont préféré mettre en exergue les victoires remportées ces dernières années dans la lutte contre le sida. Un espoir relayé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, qui a publié un communiqué, hier, dans lequel il indique que l’homme est désormais "en position d'en finir avec l'épidémie".
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