La XVIIe Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques se déroule à Durban, en Afrique du Sud, du 28 novembre au 9 décembre 2011. Cette COP 17 fait suite à la COP15 de Copenhague en 2009 et à la COP 16 de Cancun en 2010, chargées de préparer la suite du Protocole de Kyoto, seul texte contraignant jamais signé sur le climat. C'était en 1997.
Le 16 novembre dernier, le Parlement européen a adopté, par 576 voix contre 76 et 43 abstentions, une résolution, non contraignante, qui appelle l'Union européenne à réaffirmer publiquement et sans équivoque son engagement en faveur de la poursuite du protocole de Kyoto, seul instrument légal qui contraint actuellement les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du changement climatique.
Cette contrainte prend fin le 31 décembre 2012 et l'Afrique du Sud qui accueille la conférence, est en première ligne pour réclamer aux pays industrialisés une deuxième période d'engagement.
Cet engagement est surtout demandé aux Etats-Unis et à la Chine, les deux principaux émetteurs de gaz à effet de serre, pour le moment réticents à l'idée de souscrire à des obligations.
L'Union européenne s'est pour sa part engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 par rapport à leur niveau de 1990.
L'UE doit soutenir le protocole de Kyoto et travailler, avec d'autres pays, à une feuille de route qui permettra d'assurer la mise en place d'un traité global sur le climat d'ici 2015, au plus tard.
Dans ce contexte, les négociations à Durban seront cruciales pour concrétiser ces différents engagements en termes de financements de la politique climatique. La Commission européenne doit ainsi adopter une stratégie de négociation pour faire respecter les différents engagements financiers pris à Copenhague et Cancun en vue d’aider les pays en développement dans la lutte contre le changement climatique. L’Accord de Copenhague stipulait que les fonds devaient être ‘nouveaux et additionnels’. Il est nécessaire que la Commission européenne s’assure que les fonds engagés ne proviennent pas du ‘recyclage’ d’aides au développement déjà existantes, et qu’elle définisse une gouvernance pour la gestion du Fonds vert.
J’espère que l’Union Européenne sera à la hauteur des enjeux lors de la prochaine conférence sur le climat. La résolution que nous avons adoptée constitue une feuille de route pour permettre de faire avancer les prochaines négociations climatiques. Le fait que les Etats-Unis, au côté de l’Arabie Saoudite, refusent de s’engager sur le Fonds vert, comme me l’a indiqué Connie HEDEGAARD, semble cependant de mauvais augure. Les Etats-Unis, qui contestent également le bien fondé du Système Européen de Quotas d’Emissions (SEQE) pour les compagnies aériennes, attestent que les USA constituent un acteur récalcitrant qui nous empêche d’avancer sur les dossiers climatiques.
Les négociations internationales sur le climat sont à la croisée des chemins, entre stagnation et progrès. L'UE doit contribuer à insuffler une nouvelle dynamique à Durban.
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