A l’occasion d’un débat tenu dans le cadre des 60 ans de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier consacré à l’eurométropole Lille-Courtrai-Tournai, j’ai eu l’occasion de souligner l’importance de l’expérience du Groupement Européen de Collectivité Territoriale (GECT) qui réunit 145 communes franco-belges ayant décidé de travailler ensemble. Organisé ce jeudi 5 mai par le Mouvement Européen et les Amis de l’Eurométropole, ce débat a permis d’échanger sur les opportunités tant économiques, sociales et culturelles que représente cette aire transfrontalière métropolitaine.
Avec une population de 1 900 000 habitants, l’eurométropole constitue une aire urbaine transfrontalière majeure sur le continent européen dans le cadre de la mondialisation qui favorise le développement des métropoles et l’ « archipelisation » des territoires. C’est ainsi un espace urbain transfrontalier de 3 500 km², comptant 4 arrondissements flamands, 3 arrondissements wallons et une communauté urbaine française forte de 87 villes, qui se constitue, dans le cas de l’eurométropole.
Dans le cadre de cette coopération transfrontalière, d’importantes initiatives sont ainsi menées pour dépasser les frontières que ce soit dans les transports, avec le lancement de 13 lignes de bus transfrontalières, l’emploi, avec un forum de l’emploi transfrontalier ou encore dans la culture avec le festival de théâtre et de danse NEXT, consacré aux formes contemporaines d’expression réunissant 5 structures culturelles franco-belges.
Facilitée par l’instrument juridique que constitue le GECT, une coopération des aires métropolitaines et des villes ainsi qu’une promotion du polycentrisme se dessinent, impulsées en particulier par les initiatives de l’Union Européenne dont l’agenda territorial promeut clairement la coopération transfrontalière. Les effets indirects de choix européens, comme par exemple en matière de réseaux de transports transeuropéens ou de critères pour attribuer les aides de la politique régionale et de cohésion, ou en matière de recherche et d’innovation, ont ainsi sur l’évolution de nos territoires une influence importante.
Cependant, comme je l’ai souligné dans mon intervention, il est nécessaire de réfléchir à une évolution juridique des GECT pour multiplier les initiatives de ce type en Europe. Malgré le soutien théorique de la Commission européenne, il n’y au sein de la Direction Générale REGIO de la Commission que deux fonctionnaires en charge de ce dossier. Il est également nécessaire de réfléchir à une meilleure implication et appropriation des citoyens de cette réalité pour que les frontières mentales disparaissent dans le sillage de la disparition des frontières physiques abolies par les Accords de Schengen. Il faudra également faire en sorte que les GECT puissent accéder à des financements en propres et soient ainsi des interlocuteurs directs auprès de la Commission européenne. C’est sur ce dossier que je vais m’impliquer pour permettre ainsi une plus grande mobilité transfrontalière.
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