Décidément, les antidiabétiques se retrouvent (bien trop) souvent sur le devant de la scène ces temps-ci. Après le tristement célèbre Mediator, l'Agence du médicament (Afssaps) a lancé une "mise en garde" aux médecins et pharmaciens sur une suspicion de risque de cancer de la vessie lié à l'utilisation prolongée d'un médicament antidiabétique vendu en France sous les noms d'Actos et Competact.
La molécule pioglitazone de ces médicaments est depuis sa sortie dans le collimateur de la revue indépendante Prescrire. Cette dernière a fait état en 2010 des premiers résultats d'une étude américaine montrant un risque de cancer de la vessie augmenté après 24 mois de traitement.
Indiquée dans le contrôle de la glycémie des diabétiques, elle a été autorisée au niveau européen: Actos (pioglitazone seule) en 2000, et Competact (association de pioglitazone et de metformine) en 2006.
En attendant le résultat d'études approfondies, l'Afssaps recommande aux médecins de prendre en compte avant toute prescription des facteurs de risque additionnels potentiels de cancer de la vessie: tabagisme, âge, sexe masculin, infections urinaires chroniques, expositions professionnelles à certains produits chimiques.
Selon elle, des signalements récents ont conduit à envisager un lien entre une exposition prolongée à la pioglitazone et une augmentation du risque de cancer de la vessie, ce qui pourrait remettre en question le rapport bénéfice/risque de la pioglitazone en traitement chronique chez les diabétiques.
L'Afssaps a lancé avec la Caisse nationale d'assurance maladie une large étude sur plus de 200.000 patients traités par pioglitazone en France entre 2006 et 2009. Cette étude sera près de 7 fois plus puissante que la seule étude épidémiologique actuellement disponible et permettra de conforter ou d'écarter le risque suspecté à ce jour, note l'Afssaps, qui prévoit les premiers résultats fin mai et des résultats définitifs en juillet.
Suite à cette mise en garde, j'ai tenu à interroger la Commission européenne en lui adressant la question suivante:
Après le scandale du Médiator et afin d'éviter une nouvelle catastrophe sanitaire liée aux antidiabétiques, la Commission européenne ne devrait-t-elle pas au plus vite prendre des mesures exceptionnelles afin d'interdire sur le territoire de l'Union européenne ces 2 nouveaux médicaments Actos et Competact accusés de favoriser le développement du cancer de la vessie?
Je ne manquerai pas de vous faire part de la réponse de la Commission dès sa réception.
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