Mardi 1er mars, j'ai participé au Bureau National du Parti Socialiste. Nos débats ont notamment porté sur le pacte de compétitivité, restrictif et austère, que veulent nous imposer Angela Merkel et Nicolas Sarkozy.
Pour pallier aux lacunes de ce texte, élaboré au final par seulement 2 des 27 pays que représente l'Union Européenne, les partis socialistes français et allemand proposeront lors de la réunion des principaux dirigeants socialistes européens à Athènes les 4 et 5 mars une alternative reposant sur un vrai pacte de compétitivité et de l'emploi. Ce texte avance des propositions concrètes en terme de croissance, de coopération et de projets solidaires protégeant vos droits comme citoyens européens et vous considérant comme partie intégrante du processus de sortie de crise et non comme redevables et responsables de cette dernière.
Nous préconisons des politiques structurelles mettant l'accent sur l'innovation comme facteur de compétitivité, protégeant les dépenses d'avenir (éducation, recherche et innovation) des plans d'austérité, intégrant tous les partenaires sociaux aux stratégies économiques et harmonisant tous les principaux traités commerciaux internationaux avec les mêmes critères sociaux et environnementaux. Afin de s'assurer de l'efficacité de ces dites politiques, j'estime nécessaire que ces critères soient désormais considérés lors des évaluations effectuées par les agences de notations.
En rapport avec les avancées en terme d'acquis pour les citoyens européens, des investissements importants concernent la protection des conditions de travail en intégrant tous les acteurs sociaux aux stratégies économiques, en renforçant la mobilité et l'accès à l'emploi avec une amélioration de la reconnaissance des diplômes et qualifications professionnelles, en instaurant un salaire minimum spécifique à chaque état et en fixant des objectifs sociaux quantifiés en pourcentage du PIB.
Compte tenu des propositions en terme de financement, la faisabilité des ces améliorations socio-économiques est réelle. Nous nous sommes arrêtés sur des recettes plus justes et plus variées. Nous appelons notamment à une fiscalité plus équilibrée, assise sur le travail comme sur le capital.
Superviser les marchés financiers permettrait un regain de confiance et la garantie à long terme de leur stabilité. Si nous instaurions une taxe, à hauteur de 0,05%, sur le montant des transactions financières, le citoyen européen cesserait d'endosser la responsabilité financière de la crise. Nous bénéficierions alors de près de 200 milliards supplémentaires pour les aides et projets européens; pour indication: le budget actuel de l'Union Européenne est autour de 140 Milliards. Enfin, les euro-obligations seraient utilisées non seulement comme des instruments de gestion courante de l'endettement mais aussi comme appuis aux projets d'investissements européens, accompagnés d'objectifs de création d'emploi à long terme.
D'énormes progrès sont donc envisageables, non seulement en termes de politiques économiques mais aussi en termes de bénéfices directs pour nous citoyens européens. Il nous reste cependant à promouvoir un financement plus honnête et plus juste. Je ne parle pas de réduction salariale, solution à court terme, qui plus est, majoritairement endossée par les populations les plus nécessiteuses mais plutôt d'un financement réfléchi sur le long terme, impliquant tous les acteurs sociaux-économiques à hauteur de leurs capacités.
Ce pacte alternatif sera proposé à nos partenaires européens du PSE à Athènes les 4 et 5 mars, afin d'adopter une position d'autant plus forte qu'elle sera commune à tous les socialistes d’Europe.