COMMUNIQUE DE PRESSE
"L'Europe est en panne, elle est en danger avec ces mesures conservatrices et dangereuses pour les européennes et les européens"
M. Herman VAN ROMPUY, Président du Conseil européen, a fait le rapport auprès du Parlement européen, le mardi 8 février, des propositions de réforme de la gouvernance économique de l’UE qui ont été avancées lors du Sommet des chefs d’Etat européens, tenu le vendredi 4 février. A l’occasion de cet entretien du Président du Conseil avec le Parlement européen, Gilles PARGNEAUX, député européen socialiste a dénoncé le pacte conservateur franco-allemand qui impose la généralisation d'une politique d’austérité et de consolidation fiscale à tous les Etats européens. Il souligne que l’emballement du moteur franco-allemand et la marginalisation de la Commission européenne risquent de mettre en péril durablement la légitimité du projet européen:
« La taskforce de Herman VAN ROMPUY sur la gouvernance économique a fait des propositions pour l’avenir de la gouvernance économique. Cependant, comme l’a montré la conférence de presse surprise de vendredi dernier sur la gouvernance économique, organisée par le président français et la chancelière allemande, c’est Angela MERKEL et Nicolas SARKOZY qui vont définir la politique économique à suivre pour les 25 autres Etats membres. Ils auront défini la feuille de route en matière de gouvernance économique sans avoir consulté les autres responsables politiques. La relégation de la Commission européenne, garante de l’intérêt communautaire, la marginalisation de certains Etats membres et la généralisation au niveau européen des mesures d’austérité constituent un réel risque pour l’adhésion des citoyens au projet européen. La méthode intergouvernementale, comme l’a démontré la Stratégie de Lisbonne qui devait résoudre le manque de compétitivité de l’économie européenne, n’a pas fonctionné. Cependant, les deux leaders réutilisent les recettes inopérantes ».
L’eurodéputé poursuit : «Après étude des premières propositions qui ont filtré de manière informelle lors du sommet de vendredi qui devait être consacré à l’énergie et à l’innovation, il y a de quoi être inquiets. Le pacte de compétitivité tel qu’il est envisagé par les deux chefs d’Etats prévoit ainsi de mettre fin à l’indexation des salaires sur l’inflation, comme c’est déjà le cas en Allemagne. Cela veut dire, dans le cas français, la fin de toute valorisation du SMIC ou d’augmentations salariales prenant en compte l’augmentation du coût de la vie. En matière de couverture sociale, M. SARKOZY et Mme MERKEL, considèrent également que la protection des travailleurs nuit à la compétitivité. Ils proposent ainsi que l’ensemble des pays européens repoussent l’âge du départ de la retraite à 67 ans. Nicolas SARKOZY a ainsi trouvé un relais surprenant, notamment par la voie de la Commission européenne, pour généraliser la réforme injuste des retraites, telle qu’il l’a menée en France, à d’autres pays en Europe. La Commission propose ainsi dans sa première enquête annuelle de croissance, censé servir de base au semestre de coordination des politiques économiques, de revoir à la baisse certaines allocations chômage, de développer la flexibilité du travail et de réduire la ‘surprotection’ de certains travailleurs. Cette véritable cure d’austérité, menée pour des raisons idéologiques, ne fera qu’ajouter de la crise à la crise »
Le député européen socialiste conclut : « L’orientation économique choisie par Angela MERKEL et Nicolas SARKOZY marque leur préférence idéologique conservatrice. Il n’est fait aucune mention de politiques de soutien à la demande intérieure ou de politiques de stimulations de l’investissement dans les infrastructures clés, l’éducation et la Recherche et le Développement. Aucune mention non plus d’une stratégie européenne de lutte contre le chômage, d’une taxe sur les transactions financières permettant de relancer l'économie à l'échelle européenne ou la possibilité pour l'UE d'emprunter. Nulle mention non plus d’une ressource propre pour un budget plus important qui permettrait de consolider la politique de cohésion et de convergences des régions comme le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et la Basse-Normandie. Pas de référence à la nécessaire coopération renforcée à l'échelle européenne comme alternative à ce directoire franco-allemand. L’absence de propositions de développement, de croissance, de relance économique et de justice sociale est diamétralement opposée à notre projet européen fondé sur non seulement la solidarité mais aussi sur la justice entre les nations européennes et le défi de l'emploi qui doit permettre une véritable politique de construction européenne. Aujourd'hui, l'Europe est en panne. Elle est en danger. Nous devons nous mobiliser pour proposer une autre Europe».
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Rédigé par : mbt shoes online | vendredi 22 novembre 2013 à 00:04
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Rédigé par : toms shoes | mardi 26 novembre 2013 à 01:10