Lors de la session plénière de Strasbourg, nous avons rejeté le rapport de Véronique Mathieu (PPE, UMP) sur une proposition de directive pour un permis unique de séjour et de travail pour les salariés migrants. Je me félicite que la majorité du Parlement européen se soit opposée à l'adoption de cette directive.
Sous couvert de "simplification" des procédures administratives d'accueil et "d'harmonisation" des conditions de travail des étrangers non ressortissants dans les Etats membres de l'Union européenne, ce texte introduisait une mise en concurrence accrue de ces travailleurs entre eux et avec ceux de l'UE. Il s'agissait tout simplement d'adopter une seconde directive Bolkestein pour les salariés originaires de pays tiers en les rendant ainsi malléables et exploitables à merci.
En s’alignant sur la position du Conseil européen, Véronique Mathieu avait exclu toute une série de travailleurs migrants tels que les travailleurs saisonniers ou les travailleurs détachés du champ de cette directive, les privant ainsi de droits sociaux. L'institutionnalisation des inégalités était l'objectif premier de cette directive discriminatoire.
Ce projet violait gravement les principes de la charte des droits fondamentaux en ne respectant pas l'égalité des travailleurs face à leur rémunération, au temps de travail, à la sécurité du travail, à protection sociale, à la formation et aux congés.
Alors que l’Europe compte aujourd’hui, en raison de la crise, 23 millions de chômeurs, ce projet risquait de favoriser un marché du travail selon l’origine, d’accentuer des tendances xénophobes et d’exacerber les tensions sociales.
L'égalité de traitement entre les travailleurs est tout à fait fondamentale pour des raisons de justice sociale et d'égalité des droits des travailleurs. Cette égalité doit faire l'objet d'une seule directive positive, réaffirmant ce principe.
Sur cette question, nous devons plus que jamais rester très vigilants et nous tenir prêts à contrer les propositions de la droite européenne!
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