« Une victoire contre les firmes pharmaceutiques »
Le Parlement Européen a adopté lors de sa session plénière du mercredi 24 novembre 2010 les rapports sur la proposition de directive en ce qui concerne la diffusion auprès du public d’informations relatives aux médicaments soumis à prescription médicale. À cette occasion, Gilles Pargneaux, député européen et rapporteur pour le groupe des Socialistes et Démocrates (S&D), a rappelé que la proposition initiale de la Commission européenne, qu’il a contribué à amender, portait la marque d’une influence forte des laboratoires pharmaceutiques.
« La confusion entre information et publicité dans le projet initial a été éclaircie par mes propositions d’amendements, selon Gilles Pargneaux. Cependant, je condamne fortement ces initiatives législatives de la Commission déterminées par des arrière-pensées mercantiles, au services de certains groupes d’intérêts ». Le député européen revient ainsi sur le contexte des négociations qui a permis d’aboutir à la protection de l’intérêt des consommateurs : « Au bout de six mois de négociations, les modifications apportées au projet de rapport ont permis de limiter les possibilités pour les groupes pharmaceutiques de faire une promotion directe des médicaments sous couvert d’information des patients. Il me semble que l’une des motivations de la Commission européenne, et en particulier de la DG entreprises, pour modifier la législation existante répondait aux intérêts commerciaux des firmes pharmaceutiques ». Il rappelle en effet que la directive initiale de 2001 (Directive 2001/83/CE), actualisée par la Commission dans sa nouvelle proposition, interdisait la publicité directe auprès du public pour les médicaments délivrés uniquement sur prescription médicale.
Gilles Pargneaux dénonce ainsi la « collusion » d’intérêts industriels, qui se font au détriment des patients, mais également de l’équilibre des comptes de la sécurité sociale : « Je me suis opposé de manière rigoureuse à ce que soient autorisées les campagnes industrielles dites dans l’intérêt de la santé publique, notamment en matière de vaccination. Comme nous l’a montré l’épisode en France du virus H1N1 et la campagne en masse de vaccination qui ne correspondait guère au niveau de la menace, on ne peut s’en remettre uniquement à l’oligopole des laboratoires pharmaceutiques (Novartis, GSK etc.) pour avoir une information fiable. Ces preuves d’abus, à l’image de la campagne agressive de promotion du vaccin Gardasil, plaident également contre une dérogation à l’interdiction concernant les vaccins, comme le stipulait la proposition initiale ».
Le député européen conclut : « Après la soixantaine d’amendements que j’ai proposés, nous sommes cependant parvenus à un compromis, en particulier avec Christofer Fjellner, rapporteur et membre du Parti Populaire Européen (PPE). Les amendements de compromis qui ont pu être proposés ont défendu une stratégie plus ambitieuse destinée à améliorer l’accès des citoyens européens à des informations pertinentes sur la santé. J’ai refusé que les professionnels de santé soient instrumentalisés pour distribuer à leurs patients brochures et informations fournies par les firmes pharmaceutiques, sans aucun contrôle par les autorités de santé. La santé est un secteur sensible, où il est difficile de démêler intérêt sanitaire et mercantile. C’est aux autorités nationales et agences de régulation, en partenariat avec les acteurs de la santé, d’assurer cet équilibre et de préserver l’intérêt général. Je déplore que la droite européenne, représentée par le PPE, soit plus sensible aux intérêts commerciaux ».
mary jane shoes Communiqué de Presse - Information sur les médicaments - Le blog de Gilles Pargneaux
Rédigé par : mbt foot char | vendredi 22 novembre 2013 à 04:26