Une preuve écrite de la politique discriminatoire de Nicolas Sarkozy à l'égard des Roms aura donc été nécessaire pour provoquer le sursaut politique de la Commission sur cette question.
La Commission est excédée par la publication de la circulaire administrative française en date du 5 août ciblant "en priorité" les Roms dans les opérations de démantèlement des camps illicites. Or, depuis la fin août, les autorités françaises n'ont cessé d'expliquer à Bruxelles que la politique de Nicolas Sarkozy ne cible aucune minorité en particulier.
Lors d'une conférence de presse, la commissaire européenne à la Justice et aux Droits fondamentaux, Viviane Reding, a trouvé regrettable que les explications fournies fin août par Eric Besson et Pierre Lellouche soient contredites par une circulaire du ministère de l'Intérieur et a demandé de nouveaux éclaircissements aux autorités françaises.
"J'ai été personnellement consternée de cette situation dans laquelle des gens sont expulsés d'un Etat membre de l'UE simplement parce qu'ils appartiennent à une certaine minorité ethnique. C'est une situation que j'espérais que l'Europe n'aurait pas à vivre à nouveau après la Deuxième Guerre mondiale", a-t-elle déclaré.
La commissaire luxembourgeoise, ex-présidente du Parti populaire chrétien-social (centre droit), a enfin évoqué la nécessité d'ouvrir une double procédure d'infraction à l'égard de la France sur ce dossier.
La première procédure serait relative au non respect des garanties légales (procédure écrite, possibilités d'appel, analyse au cas par cas) prévues par la directive sur la libre circulation des ressortissants européens, en cas d'expulsion. La seconde porterait sur le caractère "discriminatoire" des mesures décidées en France.
Une décision en ce sens devrait être prise, en urgence, par le collège des commissaires, dans un délai de deux semaines.
Pendant ce temps là, le gouvernement français poursuit les expulsion. Près de 160 Roms roumains ont été reconduits mardi après-midi vers la Roumanie sur un vol affrété de l'aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle. Soixante-neuf Roms, dont 12 enfants, ont aussi décollé de l'aéroport de Marseille-Provence.
Le gouvernement essaye de nous faire croire que les personnes reconduites ont accepté la procédure du "retour volontaire", moyennant une aide de 300 euros par adulte et de 100 euros par enfant....
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