Le 26 septembre est la journée européenne des langues. Si les chevaliers de l'ordre de Saint Jean ont, par le passé, pu se targuer de parler huit langues, le Parlement européen fait bien mieux s'exprimant dans 23 langues officielles.
De l'anglais au maltais en passant par le slovaque et le portugais, l'enjeu est de faire vivre la démocratie européenne pour tous les citoyens.
La Journée européenne des langues est une initiative lancée par le Conseil de l'Europe, regroupant 49 pays et ayant son siège à Strasbourg. Cette institution intergouvernementale souhaitait promouvoir le multilinguisme pour rapprocher les peuples et les cultures tout en conservant la diversité culturelle qui fait le charme du Vieux continent.
Le Parlement européen est lui aussi attaché au principe du multilinguisme. Il est inscrit dans les traités européens : chaque citoyen doit être en mesure de s'informer sur le travail de ses représentants (les députés européens) dans sa propre langue. C'est un principe démocratique de base.
Chaque Européen peut ainsi s'adresser au Parlement européen dans sa propre langue et exiger de recevoir une réponse dans cette même langue. Les actes législatifs sont automatiquement traduits et les débats dans l'hémicycle sont interprétés, simultanément, en toutes les langues.
Pour rappel, le premier règlement adopté par les Communautés européennes en 1958 établissait que les langues officielles de leurs institutions seraient les quatre langues - allemand, français, italien et néerlandais - de leurs pays fondateurs - l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas.
À chaque élargissement, les langues des nouveaux États membres ont ensuite été intégrées. En 1973 ont été ajoutés l'anglais, le danois et l'irlandais - cette dernière langue seulement en tant que "langue des Traités", c'est-à-dire vers laquelle l'acte d'adhésion de l'Irlande et les textes fondamentaux concernant ce pays devaient être traduits. Sont ensuite devenus langues communautaires le grec en 1981, l'espagnol et le portugais en 1986, le finnois et le suédois en 1995 et, enfin, l'estonien, le hongrois, le letton, le lituanien, le maltais, le polonais, le tchèque, le slovaque et le slovène, en 2004. Depuis le 1er janvier 2007, l'Union européenne compte officiellement 23 langues, avec l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie ; l'irlandais est devenu langue officielle à la même date. Avec 23 langues officielles, pas moins de 506 combinaisons linguistiques sont possibles, puisque chaque langue peut être traduite dans 22 autres langues. Pour relever ce défi, le Parlement européen s'est doté de services d'interprétation, de traduction et de contrôle des textes juridiques performants. Des règles très strictes ont aussi été mises en place pour garantir l'efficacité de ces services et maintenir des coûts budgétaires raisonnables. Je tiens d'ailleurs à remercier vivement les interprètes et les traducteurs pour le travail considérable effectué chaque jour à nos côtés.
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