Mercredi 5 mai 2010, plusieurs députés issus de 5 groupes politiques (Verts/ALE, S&D, PPE, ECR, ALDE) ont présenté la liste des 208 signataires
- soit plus du quart des députés du Parlement européen - demandant la mise en place d’une commission parlementaire sur la gestion de la grippe A (H1N1) par les institutions de l’UE. C'est la conférence des Présidents des différents Groupes parlementaires qui décidera, mercredi le 12 mai, de la mise en place, ou non, de la commission parlementaire.
Une des principales préoccupations des eurodéputés souhaitant la création de cette commission concerne l'indépendance de l'Union européenne face à l'OMS.
Les eurodéputés souhaitent également investiguer sur le rôle des institutions européennes, telle l’Agence Européenne des Médicaments ou le Centre Européen de Prévention et de Contrôle des Maladies (ECDC), pour savoir comment les décisions ont été prises et quelles sont les marges de manœuvre qu'elles ont vis à vis de l'OMS. Ils se sont notamment inquiétés de la confiance que les politiques et les opinions publiques pourraient avoir dans les experts, sachant que ces derniers ne sont pas suffisamment transparents sur les intérêts qu'ils pourraient avoir avec l'industrie pharmaceutique.
« Pourquoi sur cette pandémie de grippe A H1N1 qui n'était qu'une épidémie a-t-on dépensé autant d'argent ? », interroge Gilles Pargneaux, député socialiste européen. « Il y a une volonté commune de la part des députés européens de mettre en place cette commission. Mais à la condition que cette commission puisse aborder l'ensemble des sujets liés aux dysfonctionnements des institutions européennes, » insiste l'eurodéputé français.
« Cette commission est cruciale, ajoute l'eurodéputée Corinne Lepage (ALDE). Elle donnera aux députés les moyens d'analyser la manière dont les institutions européennes ont pu conduire les Etats à investir des sommes considérables pour une vaccination qui s'est révélée inutile, et devra aboutir à des propositions concrètes de réforme de leurs méthodes de travail. Le but ultime de notre proposition est bien de rétablir la confiance des citoyens dans les institutions en charge de la santé publique.»
Enfin, la question de savoir s’il existe une Europe de la Santé s’est également posée et celle-ci devra être élaborée dans le cadre de la commission parlementaire.
« La France a par exemple commandé 94 millions de doses de vaccins, l’un des stocks les plus importants d’Europe », rappelle Michèle Rivasi. « Où est la solidarité européenne dans ces conditions de compétition entre Etats ? L’Union Européenne a sans doute un rôle à jouer dans de telles circonstances, en se proposant par exemple, comme une plateforme commune d’achat et de distribution entre Etats membres, ou en négociant au mieux les prix. C'est ainsi que l'on va pouvoir commencer à bâtir une véritable Europe de la Santé. »
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