Pousser un « cri d’alarme et un coup de colère » sur la manière dont évolue l’école publique, c’est, en substance, le message qu’ont tenu à faire passer ce matin des parlementaires socialistes du Nord. Réunis à mon initiative et à celle d’Yves Durand, député-maire de Lomme, quatre autres députés et un sénateur ont dénoncé la politique du ministre de l’Éducation Nationale. Avec Bernard Derosier, Bernard Roman, Dominique Baert, Jean-Luc Pérat et Paul Raoult, nous sommes unanimement inquiets de la situation rencontreée chaque jour sur les territoires : classes surchargées, professeurs au bord de la crise de nerf, manque d’effectifs des personnels d’encadrement… et les perspectives de suppressions de postes et de fermetures de classes ne sont pas là pour rassurer les élus du département du Nord.
« Je ne voudrais pas être alarmiste, mais allez entendre ce qui se dit dans les salles des professeurs, dans les collèges et les lycées. Il y a une détresse qui est proche de celle des salariés de France Télécom… », juge Yves Durand. Bernard Derosier, également président du Département a, de son côté, dénoncé l’écart qui se creuse entre « d’une part lesrégions et les départements qui investissent dans les lycées et les collèges pour apporter aux jeunes des conditions optimales de réussite et, d’autre part, l’État qui sacrifie l’Éducation Nationale. »
« On a la volonté de casser l’école publique, qui est un outil essentiel dans notre République », a martelé Yves Durand.
En cause, surtout, la suppression de 16 500 postes dans l’Éducation Nationale, dès septembre 2010 qui « empêchera les chefs d’établissements de prévoir une rentrée digne de notre pays. » D’autant qu’Yves Durand estime que, déjà, l’éducation prioritaire n’existe plus dans le département du Nord : « les classes sont surchargées, des actions de réussite scolaire ont dû être abandonnées… »
Bernard Roman a quant à lui raillé la demande faite aux régions par le Haut commissaire aux solidarités et à l’égalité des chances, Martin Hirsch, pour l’aider à financer l’école de la seconde chance, « alors même que l’on sabote l’école de la première chance. »
Les députés socialistes du Nord demandent que soit appliqué un moratoire sur la suppression des postes dans l’Education Nationale. « On ne peut réussir une réforme sans moyens humains et financiers. »
En attendant, j'ai promis que, chaque semaine le lundi, place de la République, les parlementaires et élus socialistes manifesteront leur mécontentement devant la Préfecture, jusqu’à ce que la situation change. Nous organiserons nos tours de garde et serons vigilants. Nous devons arrêter de banaliser ce qui se passe aujourd’hui dans l’Education Nationale. C’est l’une des valeurs fondamentales de notre République qui est en jeu.
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