Dans moins d'une quinzaine de jours, je me rendrai à la Conférence annuelle des Nations Unies sur le changement climatique à Copenhague avec la délégation du Parlement européen. Dans cette perspective, les eurodéputés ont appelé à la conclusion d'un accord ambitieux et juridiquement contraignant lors de ce sommet, et ce, par le biais d'une résolution adoptée, aujourd'hui, par 516 voix pour, 92 voix contre et 70 abstentions.
Par cette résolution, les députés ont affirmé que l'accord international devrait veiller à ce que :
- les pays développés réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre dans la partie supérieure d'une fourchette comprise entre 25 et 40 % d'ici 2020 par rapport à 1990
- les pays en développement, pris dans leur ensemble, limitent la croissance de leurs émissions de 15 % à 30 % en-deçà du niveau qui serait atteint dans le scénario du statu quo ; toutefois, étant donné leur poids économique, Chine, l'Inde et le Brésil devraient s'engager à des objectifs similaires à ceux des pays industrialisés.
- les pays développés aient la responsabilité de fournir un soutien financier et technique suffisant, durable et prévisible, aux pays en développement. Un besoin de financement total de 5 à 7 milliards d'euros par an est estimé pour la période comprise entre 2010 et 2012
- la contribution collective de l'Union européenne aux efforts d'atténuation et aux besoins d'adaptation des pays en développement ne soit pas inférieure à 30 milliards d'euros par an d'ici 2020.
Je tiens bien évidemment à saluer l'adoption de cette résolution.
Néanmoins, je regrette que deux pistes cruciales n'aient pas été prises en compte au cours des débats en commission environnement et en session plénière. Tout d’abord, l'instauration, au niveau mondial, d’un financement de la lutte contre le réchauffement climatique, basé sur la taxation des transactions financières. Ensuite, il m’apparaissait nécessaire de mettre en place un ajustement fiscal aux frontières de l’Europe qui frapperait les importations de produits fabriqués sans le moindre souci de protection de l’environnement, ajustement fiscal lié à une contractualisation des reversements aux pays du Sud de la taxe carbone ainsi collectée aux frontières de l’Europe et qui servirait à financer des investissements dans les équipements nécessaires à leur lutte contre le réchauffement climatique.
Il est indispensable que les socialistes s'expriment sur ces questions et défendent clairement leurs positions. C'est ce que je continuerai à faire au sein de la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire.
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