Depuis l’introduction de la pénicilline dans les années quarante, les médicaments antimicrobiens, tels que les antibiotiques, occupent un rôle essentiel dans le traitement de nombreuses infections microbiennes chez l’homme et les animaux.
Outre le traitement des maladies infectieuses (comme la pneumonie, la tuberculose, la malaria, le VIH/SIDA) et des infections nosocomiales, les antimicrobiens sont cruciaux pour réduire le risque de complications lié à des interventions médicales complexes. De plus, les antimicrobiens sont utilisés en médecine vétérinaire et à des fins non thérapeutiques (par exemple, dans des désinfectants, des conservateurs, des additifs alimentaires et des additifs pour l’alimentation animale).
Soixante-dix ans plus tard, ces applications sont gravement menacées par l’apparition et la propagation de microbes résistant aux médicaments de premier choix peu coûteux et efficaces qui deviennent donc inopérants pour traiter l’infection.
Á titre indicatif, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) précise que chaque année, un sous-ensemble de bactéries résistantes aux médicaments engendre 400 000 infections, provoque la mort d’environ 25.000 personnes et entraîne un surcroît de dépenses de santé et des pertes de productivité d’au moins 1,5 milliard d'euros.
Face à ce constat, le Parlement européen a adopté aujourd'hui, en séance plénière, un plan d'action pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens.
Les actions proposées dans ce plan d'action visent à :
- atténuer le risque d'assister au développement de la résistance aux antimicrobiens chez l'homme résultant de l'utilisation d'antimicrobiens tant chez l'homme que chez les animaux en veillant à un usage approprié des antimicrobiens dans l'Union et en favorisant les diagnostics microbiologiques pour définir, dans la mesure du possible, le besoin d'antimicrobiens,
- instaurer des moyens efficaces de prévention des infections microbiennes chez l'homme et de leur propagation,
- mettre au point des antimicrobiens efficaces ou d'autres moyens de traiter les infections chez l'homme et les animaux,
- collaborer avec les partenaires internationaux afin d'endiguer les risques de propagation de la résistance aux antimicrobiens qui résultent des échanges et voyages internationaux et de l'environnement.
Dans un futur proche, j'espère que ce plan d'action débouchera sur une proposition législative plus que nécessaire.