En évoquant le « cancer de l’assistanat », dans une intervention depuis recadrée par M. Fillon, Laurent Wauquiez a clairement confirmé que la droite était entrée en campagne. Il a aussi, c’est le plus grave, laissé voir quel est le fond véritable de la pensée sociale et économique de l’UMP. Car le choix de ce mot, dans la bouche de l’un des hommes les plus diplômés de France, est d’autant plus grave qu’il est parfaitement réfléchi.
Au lieu de s’interroger sur les milliards perdus par la fraude et l’évasion fiscale, au lieu de s’inquiéter de la part croissante des rentiers parmi les Français les plus riches, au lieu de dénoncer enfin les sommes colossales qui se perdent dans le casino de la finance au lieu de s’investir dans l’activité productive, M. Wauquiez a préféré s’en prendre aux plus pauvres, aux plus fragiles, éternels boucs-émissaires de tous les populismes de droite.
Il est facile de faire passer pour des fainéants les personnes qui désespèrent de trouver un emploi, dans des territoires souvent sinistrés, et qui doivent, en plus de chercher du travail, se battre pour boucler les fins de mois, élever leurs enfants -souvent seules- et affronter, pour beaucoup, des problèmes de santé.
Plutôt que de culpabiliser les personnes en difficulté, en les mettant aux travaux forcés pour « mériter » l’aide qui leur permet de survivre, le Parti socialiste préfère miser sur le développement de l’emploi : financement de 300 000 emplois d’avenir, encadrés par un statut, sanctionnés par une formation, fiscalité incitative encourageant à embaucher, développement de l’économie sociale et solidaire et des entreprises d’insertion… Parce que nous savons que, à côté des quelques profiteurs avérés, dont la situation peut être réglée au cas par cas, la très grande majorité des chômeurs veut travailler.
La droite a préféré détruire de l’emploi avec les heures supplémentaires défiscalisées et fragiliser l’accompagnement des chômeurs en retirant des financements aux services publics qui s’y consacrent. Cela fait, elle s’étonne et s’offusque que tant de gens en soient réduits à la survie. Chacun ses indignations…
Nous n’avons pas honte, nous, d’aider ceux qui en ont besoin. Parce qu’il ne s’agit pas de maintenir les gens dans la dépendance pour mieux le leur reprocher, mais de les aider à se redresser, à s’émanciper, à redevenir des citoyens autonomes. Voilà le projet du Parti socialiste. Voilà pourquoi nous nous battrons en 2012.