Aujourd'hui, nous avons adopté en session plénière la feuille de route pour une économie compétitive à faible intensité de carbone à l'horizon 2050.
Si ce document n'a pas de vocation législative son importance n'en demeure pas moins cruciale.
En effet, la feuille de route façonnera les futures politiques de l'Union Européenne.
Les objectifs proposés par la feuille de route sont ambitieux mais nécessaires pour l'Europe.
Une réduction de 80 à 95% les émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2050 par rapport au niveau enregistré en 1990 est l'objectif fixé par la feuille de route. Pour y parvenir, le texte propose d'établir un jalon intermédiaire afin de rationnaliser et d'évaluer plus facilement la progression des ambitions européennes. Ainsi, les émissions de GES seraient diminuées de 25% en 2020, 40% en 2030 et 60% en 2040.
Autres engagements pris par cette feuille de route, l’UE doit réduire les émissions de GES de 20%, porter à 20% la part des énergies renouvelables dans son approvisionnement et réaliser l’objectif d’efficacité énergétique de 20% d’ici 2020.
Toute action environnementale dépasse évidemment les frontières. Une politique unilatérale de l'UE serait vaine et inefficace. La dimension internationale reste ainsi l'un des piliers de cette feuille de route. L'UE s'engage à revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions à l'horizon 2020 si jamais un accord mondial était conclu. De cette façon, l'UE assume et promeut son statut de leader mondial dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Dernier point important soulevé par cette feuille de route : la nécessité de réformer le système communautaire permettant d'échanger des quotas d'émission de carbone. Cet instrument ingénieux met en place une limitation des gaz à émettre et un marché du carbone, permettant à chaque entreprise d’acheter ou de vendre son « droit à polluer ». Les entreprises qui font des efforts sont ainsi récompensées et les autres, qui ont dépassé leurs plafonds d’émissions et doivent acheter des quotas d’émissions auprès d’entreprises environnementalement plus vertueuses, sont pénalisées. Malheureusement, les crédits de pollution dont disposent les entreprises sont trop importants et donc pas assez chers pour les inciter à investir dans des solutions moins émettrices de carbone. La réduction de ces crédits et l'augmentation de leurs prix est une piste proposée par la feuille de route.
Enfin, le grand mérite de la feuille de route reste de recadrer le débat en affirmant que lutte contre le réchauffement climatique et compétitivité économique ne sont pas des termes antagoniques. Loin de la dégrader, ce changement de fond de l'économie va en effet la renforcer. Par exemple, la réduction de la consommation en carburant des véhicules neufs a baissé le coût des dépenses de carburant sans augmenter le prix de ces derniers comme beaucoup le craignaient. Des pays comme la Chine ont déjà compris que les énergies vertes étaient une solution d'avenir et investissent massivement dans ce domaine.
L'Union Européenne ne peut donc rester en retard sur des questions où elle est historiquement précurseur. Elle doit se donner les moyens d'établir une économie verte compétitive grâce aux indications de cette feuille de route.
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