L'idée d'une taxe de 0,05% sur les transactions financières spéculatives au niveau de l'Union européenne, qui pourrait rapporter jusqu'à 200 milliards d'euros par an, a enfin reçu un très large soutien du Parlement européen.
Le rapport de ma collègue grecque, Anni Podimata, sur le financement innovant à l'échelon européen et mondial, adopté aujourd'hui, proposait l'introduction d'une taxe sur les transactions financières destinée à s'attaquer aux pratiques les plus dommageables, comme les transactions à court terme ou automatisées, et à réduire également la spéculation.
Ce sont les spéculateurs, et pas les citoyens, qui paieront cette taxe. Le consommateur sera protégé par la législation.
Cette taxe reste, selon moi, la plus facile, la moins chère et la plus populaire à mettre en place. Techniquement, elle est tout à fait réalisable: plusieurs pays, un peu partout en Europe, ont déjà introduit des taxes sur différentes transactions financières. Au Royaume-Uni où se concentre le capital financier européen, un "droit de timbre" de 0,50% est prélevé sur la vente et l'achat d'actions, et ce depuis 1964. Cet impôt génère plus de trois milliards d'euros par an.
A l'heure actuelle, 7 des 27 Etats membres de l'UE appliquent une forme de taxe sur les transactions financières. La France et la Belgique ont déjà introduit les fondements d'une taxe sur les transactions financières européennes dans leur législation nationale. Il nous faut à présent généraliser cet impôt au niveau européen.
Une taxe sur les transactions financières, qu'elle soit mondiale ou européenne, aura un impact important sur les marchés financiers: elle permettra de décourager les activités socialement inutiles et hautement spéculatives et en encouragera d'autres, axées sur le plus long terme, telles que les investissements productifs.
Rien qu'en Europe, les revenus potentiels de cette taxe permettraient de financer des projets durables, de créer des centaines de milliers d'emplois et de réduire les déficits publics de 25%.
Cette idée fera, je l'espère, partie intégrante des discussions en cours entre les Etats membres sur la nécessité d'une réponse globale des européens à la crise.